vendredi 26 novembre 2010

AIDKOUM MOUBAREK


MORTE LA BETE...

Un spectacle remontant...

Elle est arrivée la fête du mouton et du sang...
J'ai écrit quelque part, sous une autre signature, le parfait éxutoire que constitue le sang du mouton innocent pour notre immodéré appêtit d'hémoglobine* qui remonte à nos origines Caïniennes et qui ressurgit à intervalles réguliers sous forme de pulsions vampiriennes irresistibles...
Dieu qui est infaillible nous a donné là l'occasion de nous gaver du spectacle très "remontant" du sang qui gicle et des viscères qui s'étalent et chacun de nous , en égorgeant rageusement le sacré mouton tue symboliquement ses propres démons: qui sa femme lassante, qui son voisin chapardeur, qui son directeur imposant, qui son frère envahissant, qui son fils inutile... pour, juste après, rencontrer ce même démon dans des embrassades de pardon en attendant que, les ardeurs sanguinaires retrouvées, on reprenne les hostilités jusqu'à la prochaine fête.
Ah quels crimes n'aurions nous pas commis sans ce rituel que d'aucuns n'arrêtent pas de décrier !
A chacun son défoulement en fonction des pulsions qu'il aura refoulées; à certains les mardis-gras et bals masqués, à d'autres les carnavals colorés... à nous le mouton propitiatoire, le mouton expiatoire, le mouton éxutoire.
Les pulsions comme la matière ne se créent pas, ne se perdent pas mais se transforment. Crier haro sur le sacrifice du mouton, c'est prendre le risque de détourner les yatagans vers d'autres gorges qu'ovines... Alors que vive l'Aid El Adh'ha et bon appêtit !

*- Quelqu'un s'est il demandé pourquoi nous aimons rougir nos sauces avant de les boire ?



RAMADHAN ET SES PETITS


Mouton de l'Aid se moquant de ses égorgeurs



Dans mon village à la campagne, après plus de 14 siècles de bonne foi on découvre des pans cachés de la pratique religieuse à chaque nouvel Imam que nous affecte Ghoulamallah ou qui s'intrônise à notre Islam défendant. Ainsi en est-il des jeunes surérogatoires.
Dans la pratique villageoise habituelle, jusqu'aux années 70, on jeunait le Ramadhan et seulement le Ramadhan sauf si on avait contracté une dette pour une raison ou pour une autre ou juré pour rien... Puis on découvrit les 6 jours des stoïques de Choual et tout le monde se fit stoïque... Dix ans plus tard on vint nous assurer, hadidths à l'appui, que le jeudi et le lundi étaient des jours presque aussi sacrés que le vendredi et que nous gagnerons beaucoup à les honorer par le jeune et c'est tout naturellement que nous devînmes jeuneurs en ces jours saints au grand dam des restaurateurs et pour le grand bien des vendeurs de viande hachée et de fines herbes... Passe pour le jeune des deux jours qui précédent l'Aid El Kebir qui est devenu, comme le sacrifice lui même, plutôt Fardh que Sunna...

La dernière prescription, beaucoup plus lourde que toutes les autres, s'impose depuis deux ans à peine et cette année elle a littéralement fait loi par le matraquage incessant des exégètes de tous poils et autres diffuseurs attitrés de Fetwas des chaînes satellitaires, relayés comme de bien entendu par les prêcheurs de nos mosquées et ceux, encore plus convaincus, de nos rues, administrations et marchés: c'est celle du jeune quasi obligatoire de 10 jours précédent l'Aid !...
En calculant bien tous ces jours de diète qu'impose la foi new-look, moi j'ai trouvé qu'on devrait jeuner carrément un jour sur deux !...

Quand on sait comment s'effectue notre jeune, les dépenses que nous y consentons pour notre...bouffe, les efforts que nous y économisons dans notre boulot, l'adrénaline que nous y mobilisons dans nos rapports sociaux... on comprend mieux pourquoi, à chaque poussée de fièvre religieuse, le taux de nos diabétiques et hypertendus augmente si significativement ...

L'IMAM ET LES BREBIS


Notre Imam se préparant à nous administrer son prêche

Quelques semaines avant l'Aid El Kebir, notre Imam qui colle toujours à l'actualité dans ses prêches dictés par les services de Ghoulamallah, n'a pas manqué de nous entretenir d'égorgement... non pas pour fustiger cette forme d'envoi ad-patres des bipèdes génants mais du rituel sacré pratiqué sur certains quadrupèdes en ce jour sacré...


NPM: une brebis licite... l'agnelet aurait pu l'être s'il n'était pas encore né.

Nous avons ainsi appris que plus le mouton nous était attaché à nous et à nos enfants par la vertu du covoisinage plus nous avions du mérite à le passer au fil du couteau car Dieu agrée mieux de nous les choses que nous aimons... nous a t'il expliqué avec l'emphase de circonstance.

L'autre principe que nous a inculqué notre Imam c'est celui de bander les yeux des moutons qui attendent leur tour d'être égorgés, un peu comme on le ferait aux condamnés avant de leur mettre la corde au cou... Il ne nous a pas dit de leur mettre des boules quiès dans les oreilles parce qu'il savait que les pharmacies n'en disposaient pas et étaient par ailleurs fermées au moment du grand rush vers les couteaux mais aussi parce qu'il n'était pas certain que le mouton sache interpréter les râles ultimes de son congenère quand il les exhale.

Mais si le mouton doit avoir les yeux bandés, ce n'est pas le cas des enfants qui doivent les avoir bien ouverts pour constater de visu ce à quoi ils ont échappé grâce au mouton propitiatoire dont fut gratifié le Prophète Abraham pour lui éviter un mémorable infanticide.

Quant aux caractéristiques physiologiques requises du mouton à égorger, notre Imam nous a précisé les conditions d'âge et de bonne constitution; le sexe important peu nous a t'il dit, en précisant que la brebis - même pleine - pouvait être sacrifiée...

L'assistance était particulièrement attentionnée jusque là mais, quand il nous précisa qu'il nous était licite de nous farcir l'agnelet qu'elle portait dans son placenta, à charge pour nous de l'égorger lui aussi, il y'eut un murmure dans la salle et on entendit quelqu'un se retenir de tout rendre et, la main sur la bouche, on le vit traverser les rangs des fidèles pour se diriger vers la salle d'eau...

Dans le silence religieux qui enveloppe l'assistance en pareille circonstance on crut l'entendre murmurer un "taklou errah'dj!" aussi indigné qu'écoeuré ...

INTERVIEW EXPRESS




Un égorgeur fier de l'être...


A tous saigneur tout honneur, aujourd'hui c'est un égorgeur qui nous réçoit
Elboldair: Bonjour M. l'égorgeur, saha Aidek !
L'égorgeur: mmm...
Elboldair: M. l'égorgeur, que ressentez-vous quand vous lui mettez le couteau à la gorge ?
L'égorgeur: j'me croise les doigts avant l'opération de peur de me les taillader...
Elboldair: Quel sentiment vous étreint quand vous croisez son dernier regard ?
L'égorgeur: moi j'regarde où j'mets l'couteau, il y va de ma sécurité...
Elbodair: Et quand vous entendez le dernier râle de cette vie que vous venez d'ôter ?
L'égorgeur: J'suis pas Tarzan pour comprendre le langage des bêtes...
Elboldair: Vous arrive-t'il de rater la trachée ?
L'égorgeur: Ca arrive mais c'est réversible, on réajuste et le tour est joué
Elboldair: Merci M. l'égorgeur !
L'égorgeur: mmm...

CHOLESTEROL ET SACRIFICE




Un lapin chinois faisant ses ablutions

Un prêcheur prêchant dans le désert du côté de Timimoun a recommandé aux fidèles aisés de continuer à sacrifier les gros moutons mais il les a incités à faire d'une pierre deux coups en sacrifiant concomitamment des lapins de garenne... Pour éviter de faire monter leur taux de cholestérol, ils devraient offrir les moutons aux nécessiteux et se contenter des lapins. Le prêcheur a prévenu les resquilleurs qui seraient tentés de se farcir le civet de lapin sans offrir le mouton que le rongeur, même quand c'est un lapin géant de Nouvelle Zélande ne peut être agrée comme bête à sacrifice s'il est égorgé tout seul.

Le Ministère de la Santé Publique a cautionné cette idée en avertissant toutefois les nécessiteux quant à la nécessité de consommer l'ovin avec modération car le cholestérol ne fait aucun cas de la classe sociale et contrairement aux parasites de corps, il se colle aux riches comme aux pauvres...





Chiens bâtards attendant leurs parts de douara devant un fidèle préparant les tripes d'un mouton sacrifié.

jeudi 25 novembre 2010

LES COUPEURS DE ROUTES

PENURIE DE PNEUS USES

Enveloppe michemin 145 SR 13 à ne pas confondre avec 135 SR 14... Idéale contre le mauvais oeil frappant les villas de luxe. La jante est facultative.

Devant la recrudescence des coupures de routes, les constructeurs de belles villas sur les hauteurs d'Alger et des autres villes ont fait monter les enchères sur les pneus usés. Après la baisse significative qu'ils ont connue suite à la déferlante du tubeless, ces pneus enregistrent depuis quelques mois des hausses très sensibles. Pour l'exemple, un 145 SR 13 "michemin" de quatrelle, sans reliefs et qui valait à peine 725.50 DA chez les vulganisateurs* de Khemis Miliana a vu son prix dépasser allègrement les 1500 DA. Mais il est vrai que c'est le pneu le plus prisé aussi bien contre le mauvais oeil que pour les barricades de par sa dimension et surtout sa légéreté et sa maniabilité.

Rappelons que le pneu a remplacé depuis deux décennies le figuier de barbarie dans la chasse au mauvais oeil qui frappe les nouvelles villas en construction des arrivistes en construction...

* Tout le monde aura noté qu'en Algérie vulcanisateur s'écrit vulganisateur... en fait c'est la bonne orthographe selon l'AVMA (Association des Vulganisateurs Monothéistes Algériens) qui refusent de cautionner le nom de Vulcain, dieu des forges car ses membres ne croient qu'en un Dieu Unique: Plutus, le Dieu de l'Argent.

ROUTES COUPEES ET OPPORTUNITES D INVESTISSEMENT

Un éditeur plus malin que les autres a eu la main heureuse en publiant un petit opuscule sur l'art de profiter des coupures de routes.

Cet opuscule fait fureur auprès des jeunes promoteurs et le ministère du travail et des affres sociales a décidé d'en offrir une dizaine d'exemplaires reliés en maroquin du Rif à chaque bibliothèque municipale et centre cultuel * communal.

L'opuscule écrit par l'astucieux et talentueux Maammar Belhilat donne des idées ingénieuses d'investissement aux jeunes désirant exploiter le phénomène des routes coupées.

C'est vrai que certaines astuces sont éculées telles celle qui incite à s'équiper en théières thermophiles, gobelets jetables et cornets en feuilles de cahier "le Rolangraphe" de 96 pages et de servir thé et kawkaw grillé aux automobilistes grillant dans leurs voitures ou celle de la machine à bouchonner les bouteilles d'eau minérale en PET qu'on peut remplir en eau du robinet des toilettes des stations services et fourguer comme eau de source aux usagers de la route très peu regardants quand ils sont assoiffés par les longues attentes...

Maammar Belhilat propose plein d'autres affaires originales, sans lourds investissements, éligibles aux financements bancaires et très faciles à monter. Nous en citerons:

1-le cyberbus-écolomobile: se réalise à l'aide d'un bus reformé, de préférence de l'entreprise Tahkout pour ne pas dépayser les usagers, en majorité étudiants. En guise de bancs, on y installera longitudinalement des madriers de chantiers desquels on aura retiré le gros des clous, de simples palettes usées serviront de dessus de tables sur lesquelles on mettra autant qu'on pourra de 486 DX2 qu'on s'achètera des enchères pour moins que rien. Le cloisonnement se fera à l'aide de canisses en simples roseaux disponibles à profusion dans la descente orientale de Thenia au prix dérisoire de 350 DA le rouleau de 4x2. Les usagers pris en otages des coupeurs de routes pourront, dans cet espace, faire comme comme chez eux. La connexion se fera par satellite et ne pourra être qu'excellente vu que c'est toute la carcasse du bus Tahkout qui servira d'antenne de réception.

Grâce à l'idée de Maammar Belhilet ce Tahkout bon à jeter retrouvera une nouvelle vie comme cyberbus-écolomobile
Canisse de Thénia idéale pour un cloisonnement naturellement climatisé

- The Pick-Nick Cuted Road: Inventée par les Yankees (d'où son nom), cette ingénieuse trouvaille consiste à installer sur le talus bordant la route coupée, des tentes dotées de barbecues et de guerba pour l'eau potable. Ce pique-nique providentiel accueillera les usagers qui auront l'impression de bivouaquer tranquillement et qui prendront ainsi leur mal en patience. Les coupeurs de routes pourront mettre à profit ce bivouac pour fourguer aux familles des chewing gum, des livres de cuisine ou des hidjabs chinois entre deux échauffourrées avec les services d'ordre. Le promoteur pourra, cerise sur le gâteau, proposer des merguez de Reghaia en pur agneau de Djelfa à 250 DA le kg...

- Les Tinettes Jaune-caca-d'oie: Il fallait y penser !... Tout le monde sait que ce ne sont pas les vespasiennes et sanisettes qui courent nos routes et chacun de nous a eu à souffrir le martyre pour se soulager d'une vessie encombrée sur une route encore plus encombrée. L'astuce consiste à faire rouler sur le bas-côté de la route coupée un fourgon usagé de type IVECO ou KARSAN; un FORD peut aussi faire l'affaire... Ce fourgon sera peint en jaune caca-d'oie et cloisonné judicieusement afin de préserver l'intimité des usagers. Il recevra 3 toilettes pour hommes du côté route et 3 autres pour femmes du côté décor, la mixité en pareilles choses étant strictement intérdite même par les lois laïques. Outre les services qu'il rendra aux usagers bloqués et qui pourront s'y débloquer, ce watercloset mobile agrémentera la route d'une petite touche de couleur très gracieuse.

Passagers bloqués se débloquant dans une tinette jaune


* Depuis le Sila 2010 et l'invasion des livres religieux, le ministère de la culture a décidé que les CCC (Centres Culturels Communaux) s'appeleront désormais "CCC" (Centres Cultuels Communaux). C'est presque kif kif mais tout de même pas !

UNE FEMME TORRIDE

NPM: SAADIA GOODYEAR dite Saadia Bounani, vendeuse de m'hadjebs à la sauvette au souk de Laakiba et brûleuse de pneus à la demande.

INTERVIEW EXPRESS

M. le Wali en tournée d'inspection et de contrôle

A tout signeur tout honneur, aujourd'hui c'est M. le Wali de BENMERZOUGA qui nous reçoit.

Elboldair: Bonjour M. le Wali

Le Wali: Sabah ennour ! ... Vous avez fait bonne route ?

Elboldair: hum...

Le Wali: Moi j'ai l'âme bucolique... j'aime bien prendre mon temps sur la route, les talus vous offrent parfois de belles surprises si vous y regardez de près...

Elboldair: ... justement...

Le Wali: Oui... les routes ça vous mène loin de la ville, de ses problèmes d'eau, d'électricité, de transport, de déchets, de football, de grèves, d'émeutes...

Elboldair: ...en parlant d'émeutes...

Le Wali: N'en parlons pas ! La route c'est sympa, ça vous permet des faire des rencontres, de connaître des gens...

Elboldair:... oui mais...

Le Wali: faut juste éviter les heures de pointe et puis, pourquoi s'aventurer sur les routes à grande circulation ? Choisissez une belle route départementale...

Elboldair: ... mais... et les coupures....

Le Wali: Ne me coupez pas ! Quand je me mets en route, moi, j'aime bien laisser libre cours à ma poésie...

Elboldair: M. le Wali... y'a comme une odeur de pneus brûlés...

Le Wali: Bof !...c'est certainement les habitants d'El Kerrouche ou de Benmerzouga qui s'entrainent...

LA LOGIQUE DU PROFESSEUR TARIK SALAMA

le professeur Tarik Salama

S'exprimant sur l'éminente utilité socio-économique des routes coupées, l'éminent Professeur libanais Tarik Salama a dit dans une conférence devant les cadres routiers: " Au même titre que le gendarme du barrage filtrant, l'émeutier coupeur de route participe à sa manière à rendre plus fluide la circulation en aval..."

Mr Mohamed Lazouni qui assistait à la conférence a commenté en disant simplement: "honni soit qui mal y pense !"


CETTE ROUTE QU'ON N'ARRETE PAS DE COUPER



Coupeurs de route mettant en place le dispositif... les pneus arriveront plus tard.

Depuis que le route existe, elle n'arrête pas de se faire couper...
Déjà du temps des caravanes, des brigands coupaient les routes du désert et prenaient tout ce et celles qu'ils trouvaient dans les "chwaris" des chameaux sans s'embarrasser des chameliers car la prise d'otages n'avait pas encore été inventée.
La route de la Mehalla elle aussi connut ses coupeurs et on dit qu'elle s'arrêtait nette à hauteur des Bibans parce que les guerriers Kachouchènes attaquaient systématiquement la colonne dès qu'elle essayait de s'en prendre à leurs gorges...
De nos jours les routes se laissent couper aussi. Le procédé est devenu plus simple et plus rentable avec l'invention de la voiture, du téléphone portable et des prises d'otages. Le trafic étant devenu ce qu'il est à cause du crédit automobile heureusement terrassé par Ouyahia, on est assuré, quelle que soit la route coupée, de prendre en quelques heures des centaines pour ne pas dire des milliers d'usagers en otages et de pouvoir ainsi négocier en position de force avec les décideurs toutes sortes de concessions: aménagement du stade municipal, adduction en eau dite potable, arrêt des baisses de tension du courant électrique, affectation d'un bus "Solidarité" d'Ould Abbas, embauche des chômeurs du coin dans les chantiers du coin, fermeture de la carrière d'agrégats du cousin du maire...
La voiture a aussi apporté avec elle cet objet-culte de tous les coupeurs de routes du monde: le pneu !
Cette trouvaille technologique a littéralement révolutionné les coupures de routes et les a fait exploser et aujourd'hui on peut couper même les routes du désert sur les talus desquelles on ne trouve "ni sadjra ni hadjra" pour faire des barricades respectables car contrairement aux arbres et aux pierres qu'on peut ne pas trouver, le pneu, lui, à l'instar du sachet noir; est omniprésent en terre d'Algérie...
ROUTES COUPEES: UNE AUBAINE POUR L'ENSEIGNEMENT MOYEN
Le Professeur Boutrig Msakkar est un universitaire de renom. Il vient de publier un livre très documenté sur les routes coupées durant la dernière décennie en République Autonome De Pistland (RADP). Ainsi on apprend que sur le territoire de ladite République il y'eut pas moins de 2650 coupures de routes dont 2610 imputables aux pneus brûlés et autres barricades...

Le Pr Boutrig Msakkar profitant d'une route coupée pour dédicacer son livre aux usagers bloqués
Le Pr Boutrig a déterminé que les routes de la République ont subi une moyenne d'une coupure par jour ouvrable. Le gain retiré de ces coupures est très important car si on considère que chaque coupure impose l'arrêt de la circulation de 300 véhicules pour 6 h, on aura 4 698 000 véhicules/heures d'économisés et, à vitesse normale de 80 km/h ce seront 37 584 000 km qui n'auront pas été parcourus soit une économie de 2 630 880 000 litres de carburant à raison de 7 litres aux 100 km...
Le prix moyen du carburant se situant autour de 22 Pesos le litre, c'est 57 879 360 000 Pesos qu'on aura mis de côté.
C'est ce qui a permis de construire tous les collèges d'enseignement moyen du pays durant la decennie noire (en référence à la couleur des pneus qu'on brûle dans les barricades).
Le Professeur Boutrig Msakkar recommande de doubler le temps de coupure des routes et de laisser la fréquence telle qu'elle ou de réduire le temps de coupure à 3h au lieu de 6 en doublant la fréquence de ces coupures pour permettre de réaliser le prochain programme décennal d construction de collèges d'enseignement moyen du pays.
Boutrig Msakkar - Coupez !... - Ed. l'Emeute - 250 pages - 25 Pesos
ROUTES COUPEES ET NOUVEAUX METIERS
La mode citoyenne de coupure des routes n'a pas été sans générer de nouvelles vocations. En voici quelques unes:
1- POURVOYEUR EN PNEUS USES:

L'entreprise Boroda Sarl en pleine opération de collecte.

Métier exercé par d'anciens vulcanisateurs réduits au chômage par l'intrusion du Tubeless. La collecte des enveloppes se fait dans les oueds. La préference sera donnée aux pneus de tracteurs pour les émeutes à durée illimitée. Pour les petites émeutes de villages on fournira des pneus de voitures de tourisme. C'est un métier facile, pas cher mais qui peut rapporter (de) gros (ennuis)...
2- CONSTRUCTEUR DE BARRICADES
Pour l'exercer, il faut avoir été scout, campeur ou volontaire de la Révolution Agraire non touché par la limite d'âge. Le constructeur de barricades doit savoir utiliser les matériaux disponibles in-situ: fûts éventrés, troncs torturés, carcasses de Fiat 128, poteaux téléphoniques hamassés... A défaut, il utilisera les matériaux qui lui tomberont sous la main des camions bloqués: treillis soudés, madriers, matelas, sacs de ciment contrefaits, hourdis...
3- RABATTEUR DE FOULES
Doit savoir donner de la bande et de la voix et l'accompagner du geste... Sportif émerite, il doit être de corpulence moyenne afin de pouvoir se faufiler entre tous les murs. Doté d'une grande force de persuasion, il doit par son seul verbe pouvoir mobiliser les plus récalcitrants des citoyens quitte à raconter les plus gros des bobards...

LA VOIE LACTEE EN CRISE

LE LAIT ET L'ARGENT DU LAIT




Ma gestion ??? Baidha ki el h'lib !


Slimane Zebda, transformateur de BBA ayant échappé aux contrôles de l'Etat et de Benaissa pour faire son beurre dans le lait

APRES LES EMEUTES DU PAIN, LES ECHAUFFOUREES DU LAIT.

"Un sachet de lait, ça vaut son pesant d'heurts !"


Jeune Guelmoise sortie victorieuse d'une mêlée devant une laiterie...

CAUSE DE LA PENURIE: LES TRANSFORMATEURS !

Pour une fois tout le monde est d'accord... la pénurie de lait en sachets a un coupable et UN SEUL: le transformateur !
Le Ministre de l'agriculture ou de ce qui en reste l'a confirmé et quand un Ministre confirme c'est que c'est vrai !
Mais encore prudent car l'enquête ne fait que commencer, notre ministre n'a pas osé divulguer le nom de la marque du transformateur coupable et comme pour le lait en sachets, les spéculations vont bon train comme dirait Tou. Les enquêteurs du département des ressources en lait suivaient depuis un bon bout de temps cette piste... il est vrai qu'ils avaient de quoi nourrir des soupçons avec ces coupures intempestives qui ont commencé à se déclarer depuis quelques mois, ces résistances qui se manifestaient ça et là et le courant qui ne passait plus entre les modules intervenant dans l'affaire...
Le Président Directeur Général de la SONELGAZ qui cumule les trois tares a dû s'expliquer devant la CAP (Commission Anti-Pénurie) de l'APN dont les membres aguerris sont choisis parmi les responsables du PAP d'antan... A l'issue de ses explications, les autorités ont décidé de libérer ledit PDG et de mettre à titre préventif sous contrôle judiciaire les transformateurs indélicats. Mais seuls sont incriminés les transformateurs à bain d'huile; les autres pourront continuer à vaquer à leurs occupations en attendant leur implication dans d'autres pénuries à venir...


Transfo à askarel éliminé par la brigade anti-pénurie

DU LAIT A... GOGOS


Le Ministre de l'Agriculture ou de ce qui en reste rassure les citoyens. Dans un point de presse improvisé à l'issue de sa visite au saloon du lait et dérivés qui se tient depuis quelques jours au "Bivouac du Cavalier", du côté de Zemmouri, il a annoncé l'imminence de la mise en exploitation d'une unité de production de lait de brebis à Ain Naadja, unité dont la production devrait pouvoir satisfaire toute la population lactivore d'Algérie et permettre de résilier tous les contrats d'importation signés avec les Hollandais. Cette Unité utilisera un procédé révolutionnaire. Le lait est extrait non pas des brebis mais du pétrole, grâce à des enzymes découvertes par le Pr Halibovsky, un transfuge de l'ex. URSS en Hollande. Le seul hic c'est le prix de ces enzymes qui devraient coûter 1.37652 Dollars Canadiens la dose nécessaire à la fabrication d'un litre de lait de brebis à 0% de MG. Mais il faut savoir que le litre du lait importé revient déjà à 1.37651 Dollars Canadiens d'où les gains substantiels qu'enregistrera le Trésor dit Public.

Khroufa, sympathique laborantine de l" usine en goûtant le lait de petrole s'est écriée: "H'lib yedjbed el gaz"


Dans le même ordre d'idée, on annonce l'ouverture d'une unité privée de production de lait selon un procédé archaïque certes mais très économique: On met du hashish (herbe) dans une trémie, on actionne à la manivelle une vis-sans-fin, l'herbe est avalée puis ruminée artificiellement. On ajoute du suc pansique et on laisse macérer toute une nuit. On étale le mélange sur des scourtins puis on le presse et on obtient du bon lait qu'il faut juste séparer par décantation et floculation des déchets de hashish, un peu comme on le fait pour l'huile d'olive. D'ailleurs on n'aura pas à s'en faire pour les scourtins car on peut réutiliser ceux des huileries traditionnelles; il suffit juste de les faire bouillir avant usage pour les désinfecter. On n'aura pas à s'en faire aussi pour l'herbe qui sera fournie par les saisies opérées par les garde-frontières, les gardes-côtes, les douaniers, les policiers et les gendarmes...

Scourtin ayant généreusement servi une huilerie et qui est appelé dans une nouvelle vie à servir une laiterie

TOU A LA RESCOUSSE


A l'ordre du jour du dernier conseil des ministres, un seul point: Comment juguler la pénurie de lait ?... Bénaissa qui n'en menait pas large ayant donné sa langue au chat, c'est de Tou qu'est venu le salut...En effet, le ministre des transports a promis, dans le cadre de la réalisation de la rocade ferroviaire des hauts-plateaux de ramener autant de vaches que peuvent transporter ses wagons.
"Il n'est pas question a t'il dit que le train soit mis en service sans des vaches pour le regarder passer !"



Vaches à Tou regardant passer le train du côté d'El Kantara



SIG: LA PENURIE DE LAIT TOURNE AU VINAIGRE

Les syndicats autonomes de la région de Sig crient au scandale !
L'UGTA locale aurait admis sans protestations ni grèves la décision des employeurs publics de doter chaque travailleur d'une boîte de conserves d'olives noires aux lieu et place du sachet de lait habituel.
Profitant de la bonne conjoncture oléicole, les patrons des boîtes publiques ont eu recours comme à leur habitude aux solutions de facilité.
Mais ce n'est pas le manque à gagner des travailleurs qui a courroucé les représentants des syndicats autonomes car si le sachet de lait fait 50 DA au marché noir, la boîte de conserves d'olives noires fait 70 DA dans les superettes contrôlées...
C'est surtout la symbolique de l'olive qui n'a pas été digérée...


Un Sigois protestant contre les olives noires, emmené par les forces spéciales du Ministère de l'Agriculture ou de ce qui en reste


INTERVIEW EXPRESS
A tout signeur tout honneur, c'est M. Benaissa qu'Elboldair reçoit aujourd'hui.

  • Elboldair: Bonjour Monsieur le Ministre
  • Benaissa: Bonjour... Café, Thé, Hamoud Boualem ou Ben Haroun ?
  • Elboldair: Un lait chaud fera l'affaire !
  • Benaissa: Le lait, vous savez...
  • Elboldair: Non... c'est justement pour savoir que nous sommes là !
  • Benaissa (emporté): Le lait, le lait... c'est pas la fin du monde, la lait ! y'a des villes qui restent sans eau pendant des s'maines et on ne dit rien à Sellal !
  • Elboldair: On veut juste savoir pourquoi la pénurie...
  • Benaissa: C'est connu ! je l'ai dit et répété... c'est la faute aux transformateurs qui préfèrent fabriquer yaourts et fromages que du lait. Leur prix n'étant pas administré, les bénéfices qu'ils en retirent sont plus consistants !...

"Avec les marges qu'ils se tapent, les transformateurs se font des bénéfices grands comme ça !"

  • Elboldair: Ce sont des commerçants... leur vocation c'est de gagner des sous... pas de se faire têter pour des prunes...
  • Benaissa: Oui mais ce peuple; faut bien que tout l'monde s'y mette pour lui éviter l'émeute !
  • Elboldair: Vous allez user de quels armes pour contraindre les transformateurs à se faire plus lactifères ?
  • Benaissa: Imposer d'abord fromages et yaourts à 34 % de TVA... ça va en limiter la consommation et donc la production...
  • Elboldair: Excusez-moi, M. le Ministre, de vous avoir pris quelques minutes de votre précieux temps...
  • Benaissa: Ki el h'lib ya bni... ki el h'lib !

mercredi 24 novembre 2010

EBOULEMENT AUX GORGES DE PALESTRO



LES EXPLICATIONS TECHNIQUES

L'éboulement des gorges de Palestro a suscité un très grand intérêt chez les spécialistes. Un colloque a été organisé à la carrière d'agrégats de Ammal qui n'arrête pas de fermer et d'ouvrir en fonction des humeurs du ministère des mines... y ont assisté des géologues, des sociologues, des hommes de loi et des hommes de foi . Chacun y est allé de ses hypothèses pour expliquer la cause de l'éboulement. La parole a été donnée d'abord aux trois commandants des trois barrages fixes. Tenus par leur devoir de réserve alors que ce sont des officiers d'active, le premier a affirmé ne rien avoir vu, le second ne rien avoir entendu et le troisième n'avoir rien à déclarer... c'était simiesque !


3 singes magots ayant assisté de loin à l'aveu simultané des 3 commandants de barrages fixes


Un géophysicien Bonatérien* s'est alors accaparé la parole pour affirmer que la catastrophe était prévisible car la roche volcanique des lieux résiste mal aux vibrations des moteurs des camions chinois et turcs qui, contrairement aux camions italiens ou japonais n'étaient pas testés dans des conditions appropriées. Il exhiba un article qu'il prétendit avoir publié dans la Gazette de Rocher Noir et dans lequel il préconisait le détournement des dits camions à partir de Souk El Had par Tizi Gheniff pour rejoindre la RN5 à Kadiria. L'article en question serait passé inaperçu devant le tollé général provoqué par l'affaire des casse-croûteurs du Ramadhan. Un des commandants expliqua à ses collègues en catimini que le géophysicien Bonatérien possédait en fait un "Casse-Croute à Toute Heure " qui chômait du côté de Touzaline...
L'Imam de Guerrouma, un ancien d'El Hamel, invité à donner son point de vue fut ca-té-go-rique: c'est le M'rabet des lieux que les anciens chauffeurs saluent au passage du tunnel par 3 coups de klaxon qui aurait manifesté sa colère devant l'"indéférence" des nouveaux chauffeurs qui ne respectent que les plaques de signalisation et seulement quand il y'a un flic derrière...


Le M'Rabet des Gorges riant à gorge déployée après son forfait


Au bout de trois longues heures de palabres, on se sépara sans avoir trouvé à qui imputer la catastrophe qu'on finit par mettre sur le compte du Mektoub à la grande satisfaction du responsable des Ponts et Chaussées qui s'était couvert les pieds car ils ressemblaient à des pattes de bouc... émissaire.


*-Bonatérien: adepte de la secte du nouveau Prophète de malheur Loth.


REUNION AU SOMMET


Suite à l'éboulement survenu aux Gorges, les DTP des wilaya limitrophes se sont réunis au sommet de Lalla Moussaad, la sainte protectrice des lieux, pour débattre du meilleur moyen de combattre ce phénomène perfide qui surprend l'autorité en léthargie durant son hibernation...

Les DTP de Médéa et de Jijel ont assisté à ce conclave pour leur parfaite connaissance des éboulements...Après une dizaine de cailles grillées, spécialité gastronomique informelle des lieux, les DTP ont écouté les propositions des uns et des autres.

Le DTP de Médéa qui eut à gérer un accident du genre préconisa la fermeture des Gorges durant les saisons à risques en balayant du revers de la main les restes de cailles et les réserves émises par ses pairs: la sécurité des usagers de la route argumenta t'il vaut bien le détour des véhicules par des chemins détournés.

La proposition ne fut bien sûr pas retenue car il aurait fallu transférer les 3 barrages fixes et on sait qu'un barrage fixe est par définition intransférable...

Le DTP de Jijel, après mure réflexion proposa l'organisation de battues pour anéantir les singes magots qui, selon lui, déclenchaient les avalanches en courant sur les rochers. Cette solution fut rejetée elle aussi car les ondes de chocs des coups de fusils 91/44 utilisés pour pareilles tâches pourraient générer de plus grosses avalanches que les pierres qui roulent sous les pattes des singes qui, par ailleurs, avaient déserté les lieux depuis que d'autres primates velus avaient squatté les casemates naturelles qui leur servaient d'abris...

Le DTP de Bouira, un pacifique M'Sili proposa de changer les plaques avertissant du danger des chutes de pierres et celui de Boumerdès de doter les usagers de casques distribués moyennant paiement bien sûr au 1er barrage fixe et récupérés au dernier.


Prototype du casque anti-pierres proposé par le Wali de Jijel. Le casque sera comme de bien entendu importé par la Sarl GMT (Grottes Merveilleuses Trading) sise comme son nom l'indique à... Kouba.


Le DTP de Tizi Ouzou que personne n'avait sonné car il était arrivé avant l'heure, préconisa en sa qualité d'ancien pêcheur Azzeffounien, l'installation de postes de vigie aux sommets des monts pelés. Dotés de longues-vues, les agents qui y seraient affectés pourront surveiller tout mouvement suspect des roches et actionner des trompes d'eustache qui leur seront fournies afin d'avertir les usagers de toute agression rocheuse.


A l'issue des débats, on retint la solution proposée par le DTP de Bouira car outre sa facilité de mise en oeuvre, elle offrait aussi l'avantage d'être aussi économique qu'écologique et surtout, de s'inscrire résolument dans l'air (pieux) du temps.


Dévoilé en exclusivité pour les lecteurs d'El Bol d'Air, voici le fameux panneau qui remplacera la plaque habituelle signalant les risques de chutes de pierres.



LA DISCORDE


"La Fitna dort, maudit soit celui qui la réveille" dit la Sagesse religieuse. C'est vrai que dans le cas des Gorges, elle n'était que assoupie et c'est l'éboulement qui l'a réveillée et de quelle manière !!!


Un semeur de fitna


Les habitants de Lakhdaria n'ont en effet jamais digéré l'amputation de cette partie de leur territoire mais ils durent se plier à la volonté des gouvernants d'antan quand ceux-ci décidèrent de créer une wilaya tampon entre Alger et Bouira... C'est vrai qu'il y'eut marchandage: les Gorges contre Lakhdaria chef-lieu de Wilaya... mais tout le monde connaît le sérieux des promesses des tenants du pouvoir d'antan et les Boussaadis en dissertent encore à ce jour...


Le dépeçage fut effectué dans la précipitation et les Gorges de Palestro ne conservèrent de leur ancienne tutelle que le nom qu'on essaya vainement d'extirper de la mémoire collective pour lui donner celui de "Gorges d'Ammal"...
Il y'eut quelques tentatives sporadiques de réappropriation des Gorges par Palestro et des activistes pas encore indépendantistes comme ceux du MAK escaladèrent même un pan escarpé et y plantèrent un drapeau Lakhdari vert-oignon mais la population, occupée à surveiller la mercuriale du marché couvert, à se ravitailler en eau, à discuter des contre-performances de l'IBL et du sort à réserver à l'entraîneur n'accorda que peu d'intérêt aux gesticulations de ceux qu'elle qualifiait tendrement de "nostalgiques"...



Jeune ultra Lakhdari du quartier de Chaabet Soulafa en colère contre les spoliateurs

L'éboulement faisant les choux gras de la presse et de la rue remit la question à l'ordre du jour et l'on se rendit compte brusquement que ce n'était pas juste que les Gorges portassent (à l'indicatif dans les débats de rue) le nom de la ville alors qu'elles n'en dépendent pas administrativement... On les aurait allègrement cédées aux voisins de Boumerdès s'il s'était agi de quelque vulgaire CET (Centre d'Enfouissement Technique) mais des gorges si pittoresques et si chargées d'histoires, non !...

La fitna est en train de faire tâche d'huile... normal, c'est la période du ramassage des olives! Des pétitions circulent sous les manteaux que les dernières froidures ont fait sortir des placards et il n'est pas exclu que certains extrêmistes passent aux actes... seule en réalité la peur de nouveaux éboulements empêche l'organisation d'une marche verte pour la récupération des territoires spoliés.

Les décideurs en sont conscients et c'est pour ça qu'ils ont accéléré la cadence des travaux afin de livrer le tunnel de l'autoroute avant le printemps et une gorge profonde de chez Ghoul affirme qu'une autre fitna est prête à être réveillée car on prévoit d'organiser un vote local pour choisir le nom de ce tunnel entre trois noms potentiellement déflagrants: tunnel de Bouderbala, de Keddara ou de Bouzegza... Ce tunnel est providentiel ! son appellation devrait faire taire les gorges chaudes qui relégueront le nom des Gorges de Palestro au second plan des préoccupations citoyennes.

En attendant, tous les Imams de la région ont été instruits par Ghoulamallah à l'effet d'axer leurs prêches du Vendredi sur la fitna pour maudire celui qui la réveille et cette fois-ci les prêcheurs autant que leurs ouailles ont le beau rôle car les anathèmes enflammés seront lancés contre... l'éboulement !


CA TIENT


Questionné sur la catastrophe, un supporter de l'EN version Saadane a affirmé que c'est le génie des lieux qui se serait vengé du caillassage du bus des supporters au Caire en lapidant à son tour un égyptien de passage sauf qu'il a eu la main trop lourde.


INTERVIEW EXPRESS


A tout signeur tout honneur, aujourd'hui c'est M. Ghoul que nous recevons:


Elboldair: Bonjour M. le Ministre
Ghoul: Bonjour... appelle-moi Si Amar s'il te plaît !
Elboldair: Ya Si Amar un éboulement s'est produit aux Gorges de Lakhdaria...

Si Amar: A latif a sattar !

Elboldair: ... il y'eut mort d'hommes...

Si Amar: Allah Yerham'houm... Mektoub Rabbi !

Elboldair: ...l'an passé la même catastrophe s'est produite sur la route de Médéa...

Si Amar: Sobhane Allah !

Elboldair: ...Ya Si Amar, qu'ont fait les Ponts Et Chaussées pour éviter cette catastrophe ?

Si Amar: Vous avez bien dit "Ponts et Chaussées"... les talus ne nous regardent pas !

Elboldair: Oui... c'est vous qui devez les regarder de temps en temps... Quelles mesures avez-vous prises contre les pans de montagnes qui menacent de s'écrouler sur les innocents automobilistes ?

Si Amar: Nous prions nuit et jour pour que ça fasse le moins de dégâts possibles...

Elboldair: Ne ressentez-vous pas une petite responsabilité dans ce qui est arrivé ?

Si Amar: C'est Dieu qui décide pour nous... Il faut Le remercier de ne pas avoir fait pire...
Elboldair: Merci M. le Ministre

Ghoul: Je vous ai dit de m'appeler Si Amar !



UN PANNEAU LIMITATEUR DE TRAFIC


Depuis que ce panneau a été posé à l'entrée des Gorges le trafic a diminué de 3/4 . Beaucoup d'usagers: Ministres, Walis, Chefs de Daira, Maires, de nombreux juges, beaucoup d'avocats, un certain nombre de policiers et douaniers, des fonctionnaires des impôts et autres commis de l'Etat refusent de jouer leur tête après avoir joué celles des autres...